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La jachère est l'état temporaire d'une terre qu'on laisse reposer afin qu'elle soit fertile par la suite.

Une respiration qui invite la “mauvaise herbe”, réveille les plantes d'habitude peu bienvenues. Abandon et vent tapissent le terrain de pissenlits, de chardons, de liserons des champs. Cet enchevêtrement vivace abrite la parenthèse qui appelle à la floraison. La naissance de nouvelles formes qui viennent nous surprendre, entre deux rochers creux, là où le soleil revigore.

Palingénésie du chiendent ou du texte, le terrain vague est le même.

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Nous avons laissé pousser ce qui n'a pas été intentionnellement mis sous terre. Les mots épars, les idées sans destination, les sursauts du récit.

Nous, c'est trois étudiant·e·s en art, ami·e·s, vagabond·e·s du mot, écrivain·e·s en herbe, rassemblé·e·s par l’envie d’introduire un espace pour le texte. Entre 2018 et 2020, En Jachère a réuni une à deux fois par mois des habitué·e·s et des néophytes autour d’ateliers conçus comme une pause dans leurs pratiques artistiques. Ces ateliers d'écritures étaient l'occasion de dédramatiser cet usage plutôt réservé au contexte scolaire. Réuni·e·s autour de papiers et stylos, mais aussi face à nos écrans durant le confinement, nous avons creusé des sillons dans la terre régénérée.

 

Nous souhaitions adoucir l'angoisse de la page blanche, permettre aux participant·e·s d’alimenter leur propre médium, partager nos lectures, et notamment montrer que cela revêt de nombreuses formes. Ainsi chacun·e repart de ce moment avec un outil en plus dans sa cabane au fond du jardin. Reprenant des modes d’écritures pré-existants (Oulipo, Surréalisme) en créer d'autres aussi (Ritournelle, C’est Urgent Arthur, Galloche), il était surtout question de s'amuser avec la langue.

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Nous avons décidé de réaliser une édition unique à partir de toute cette matière. Elle est la trace précieuse d'expérimentations, pour y replonger quand nous le souhaitons.

Aussi, il nous paraissait important dans cette démarche, de mettre en avant la plasticité et l'imaginaire nés durant ces rendez-vous. Pour certains textes, nous avons fait le choix de les recopier pour une meilleure lisibilité. Pour d’autres, les ratures, les étapes, les différentes écritures manuscrites des participant·e·s témoignent de notre volonté de conserver les divers processus employés.

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Bien que nous ne puissions en rendre compte ici, nous tenions à souligner le fait que nous mettions en voix les exercices en fin d’atelier. Le passage à l’oralité pour les faire exister en dehors de la page et la diffusion nous tenait à cœur.

MAGDALENA; profondément inspirée par le cinéma et la photographie, elle cherche à traduire via ses récits les formes pures qui naissent de son quotidien, les choses insignifiantes de la vie.

ALEXANDRE; aime les gens qui traversent n’importe où et la Loire qui fait glouglou; il s’efforce par l’écrit de réunir les choses et les êtres que nos imaginaires ont séparés par habitude ou commodité.

DIANE; semeuse du verbe poétique avec une grenade dans la bouche et de la mièvrerie au bout des doigts, elle cuisine la notion d’appartenance et les farfalles dans le même plat.

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