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LES DETRICOTEUSES

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Participation à l'émission Les Détricoteuses,

7 avril 2023, Gorge

Le mot gorge m'a tout de suite évoqué ce qui se coince en nous dans les moments où l'on veut rugir. Ces moments-là, pour moi, ça souvent été dans des situations de harcèlement de rue. J'ai donc écrit un texte qui parle de la ville, ce qu'il se passe quand je la traverse, ce qui s'accroche à moi, ce que j'essaie de laisser sur le bitume.

Émission menstruelle participative diffusée sur la radio nantaise Jet FM le 1er vendredi du mois. Pour chaque épisode, un mot totem interprété à la sauce féministe avec des créations de 7min qui détricotent nos rapports genrés. S’en suivent réactions et discussions.

ça fait longtemps que j'ai égaré mes couteaux ()

ils doivent être quelque part chez moi

dans la poche de mon outfit de guerre

qui n'a jamais été à ma taille

 

alors je fais tout pour devenir fantôme ()

je mets un pied devant l'autre ()

sauf qu'on dirait que je ne suis pas là

je me déplace en chienne de fusil perdue

qui sait plus où se foutre quand des hommes,

qui se font appeler durs à cuire ()

alors que c'est mi-cuit tout pourri

pleurent par la bouche des horreurs

ils sont écœurés d'eux-même ()

ça les dévore

ça les déborde

dégueulis incontinent qu'ils devraient ravaler direct

MAZZERU

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©ColinBernard

Mazzeru est une création protéiforme à la croisée de la performance, des arts-visuels et de la danse. Imprégné d’une recherche documentaire faite en Corse, en Bretagne et à Mayotte, ce projet relie différents territoires insulaires par leurs mythes et leurs croyances qui nous connectent au domaine de l’invisible. Leur rencontre met en lumière des formes de survivance cultuelles et spirituelles corrélées à la résistance des corps.

Mazzeru emprunte son nom à une figure chamanique corse qui chasse en rêve notre double animal et guide les morts dans leur traversée vers l’autre rive.
Sur scène, des adelphes explorent leur rapport à l'invisible et se revêtent d'autres peaux que la leur. Iels se laissent glisser vers de multiples devenirs au rythme de traversées et de passages

initiatiques. Au cœur de ces pratiques, le corps incarne ce passage d’un monde vers un autre, du tangible vers l’intangible.

Equipe :

Metteuse en scène et interprète : Maëva Guillery

Interprète : Enora Guillery

Interprète : Aaron Guillery

Création lumière : Alexandre Montina

Création son : Adèle Javaux

Création poésie : Diane Bellavance

Costumes et scénographie : Laura Severi

J'ai écrit et performé un texte.

Ma performance avait lieu en introduction du spectacle, comme une invitation au public à se glisser dans l'univers de la pièce. Je me déplaçais entre les personnes présentes, conteuse de mazzérisme.

déplacer l'air
dépasser les récits ()
avec les mains
qui dessinent des racines dans le cours du temps
dans le cours d'eau ()
gestes qui embrassent le rêve

 

là, sur le seuil de deux mondes
un corps qui appartient aux espaces désolés,

glisse à travers le brouillard
pour recueillir les âmes esseulées (-)

passer les lieux

pétrir le silence des yeux 

le roulement de la rivière et les ombres en écho ()
c’est une attente argileuse
c’est un croisement de territoires 

c’est une danse chassée

qui mène à la mort (-)

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©LauraSeveri

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